Attendre avant d’avoir des relations sexuelles avec un homme qu’on vient de rencontrer. Est-ce nécessaire ? Si oui, combien de temps faut-il attendre ? Qui en décide et sur quelle base ? J’avoue que je ne me posais pas ces questions il y a quelques années quand j’étais encore en couple.
Ça fait maintenant trois ans que je suis célibataire. Je n’ai jamais été célibataire aussi longtemps. Je pense même n’avoir jamais été vraiment seule avant ces trois dernières années. Je dois donc avouer que ce n’est qu’aujourd’hui à 31 ans que j’apprends les codes en matière de séduction et de sexualité.
Je souhaite retrouver l’amour bien sûr et si vous me suivez depuis un certain temps, alors vous savez déjà qu’aucun sujet qui m’intéresse vraiment n’échappe à mes recherches. Mes recherches sont bien sûr orientées vers les conseils destinés aux femmes. (Les hommes qui me lisent seront peut-être intéressés par cet article écrit par un homme pour les hommes, sur le même sujet).
C’est ainsi qu’en lisant et en écoutant des coachs pour femmes célibataires, j’ai appris que le nombre de jours qui séparent la première rencontre de la première relation sexuelle détermine souvent la durée de la relation en elle-même. Dans bien des cas, plus cette période est courte, plus la relation le sera aussi, excepté pour quelques chanceux qui ont vu le coup d’un soir devenir l’amour de leur vie.
Les moins chanceux enchaînent les relations sans lendemain sans jamais comprendre pourquoi elles n’aboutissent jamais à une relation stable. Il y a certainement d’autres raisons qui entrent en compte pour expliquer pourquoi une personne enchaîne les déboires sentimentaux ; mais si une femme s’aperçoit que la plupart de ses relations sont à la fois brèves et suivies d’un brusque désintérêt après le premier passage sous la couette, alors elle ne perd rien à essayer une autre méthode.
Dans ce domaine tous les coachs sont unanimes : une femme qui veut une relation sérieuse doit attendre le plus longtemps possible avant de coucher. Il y a même une règle qui existe en la matière : c’est la règle des 90 jours.
J’ai découvert ce concept grâce à un film : Think like a man (disponible sur Netflix). Ce film inspiré du bestseller de Steve Harvey, « Act like a lady, Think like a man », suit le parcours de 4 femmes célibataires, qui se servent du livre pour améliorer leurs relations avec les hommes. Personnellement, j’ai trouvé le film sans grand intérêt. L’intrigue était sans surprise. Pourtant l’idée qu’il faut attendre le plus longtemps possible avant de coucher avec un homme n’est pas nouvelle.
J’ai souvent lu et j’ai souvent entendu dire que les hommes ne prennent pas au sérieux les filles qu’ils considèrent comme « faciles », celles qui se donnent rapidement. L’idée qu’ils se font est qu’une femme qui couche avec un homme le premier soir le fait forcément avec tous les autres.
Même si les mentalités ont beaucoup évolué en matière de sexualité par rapport à l’époque de nos parents, même si on en parle plus librement et qu’on reconnait que les femmes aussi peuvent avoir du désir et du plaisir, une femme qui couche le premier soir ou qui enchaine les relations avec plusieurs partenaires est toujours mal vue.
Comme vous vous en doutez, j’ai toujours trouvé ça sexiste. Pourtant, que je le veuille ou non, les recherches et les exemples autour de moi m’ont confirmé que les hommes et les femmes ne sont pas égaux en matière de sexualité : ni dans l’image que leurs comportements renvoient, ni dans leurs attentes.
Pour beaucoup de femmes le rapport sexuel est souvent le début d’une relation de couple tandis que pour beaucoup d’hommes il s’agit simplement d’exprimer leur libido. Retarder le moment de passer à l’action peut donc permettre de clarifier les attentes de chacun et d’éviter les déceptions. C’est en soi une raison suffisante d’attendre mais j’en ai découvert une autre.
Au cours d’une relation sexuelle, le corps produit une hormone : l’ocytocine. La raison pour laquelle il est intéressant de le savoir, c’est que l’ocytocine est aussi l’hormone de l’amour. C’est l’hormone responsable de toute les formes d’attachement chez l’être humain et les femmes y sont particulièrement sensibles. L’ocytocine augmente l’attractivité et génère la confiance, la générosité, l’empathie pour les autres. Ce sont bien sûr des effets positifs, sauf dans la mesure où ils peuvent être trompeurs.
Sans avoir déterminé si on est vraiment compatible à quelqu’un, avoir des relations sexuelles avec cette personne peut induire des sentiments artificiels. Sans raison objective on a tendance à lui faire confiance et on pense l’aimer.
Produire de l’ocytocine au cours des rapports sexuels, c’est ce que la nature a prévu pour favoriser l’attachement entre deux personnes dans l’éventualité où ce rapport sexuel mènerait à la naissance d’un enfant. Il y a plusieurs siècles, lorsque l’être humain était particulièrement vulnérable à son environnement, ce mécanisme biologique contribuait à la pérennité de l’espèce puisque la présence des deux parents offrait plus de chances de survies au bébé à naitre. Nous sommes donc victimes de notre biologie lorsqu’après un rapport sexuel, nous nous sentons plus amoureux d’une personne.
Les effets de l’ocytocine ne sont pas mauvais en soi. Bien au contraire. Seulement, il est important de comprendre comment nos émotions peuvent obscurcir notre jugement pour ne pas se laisser emporter et s’attacher à la mauvaise personne.
Lorsque j’ai compris les mécanismes physiologiques en jeu dans la sexualité, j’ai enfin compris pourquoi la plupart des femmes espèrent toujours se marier avec leur premier copain. Bien sûr, avec l’expérience et la confiance en soi qui s’installent avec l’âge, beaucoup arrivent à une vraie maitrise de leurs émotions et finissent par reconnaitre une relation qui ne mène nulle part et y mettre fin, même après avoir été intime avec quelqu’un.
Malheureusement, il arrive qu’on s’accroche bien trop longtemps à une personne sans s’apercevoir que c’est pour les mauvaises raisons. J’ai déjà partagé cette expérience. J’ai déjà eu le sentiment d’être « obligée » de rester avec un homme qui ne répondait pas à mes attentes, juste parce que nous avions déjà été intime et que je ne voulais pas être intime avec un autre, un de plus.
L’idéal serait donc de prendre son temps avant de partager son intimité avec un homme pour s’assurer que l’attachement que l’on a pour cet homme est lucide et choisi. Alors combien de temps faut-il attendre pour en être sûr ?
Lorsque j’ai posé cette question en stories sur Instagram, la plupart des gens m’ont répondu que c’est une question de « feeling ». Maintenant que je sais à quel point mes sens peuvent me tromper, je préfère m’en remettre à des éléments objectifs pour déterminer si je dois aller plus loin qu’un simple flirt ; en me posant des questions comme celles-ci : qu’est ce nous avons en commun ? Est-ce que nous aurons encore quelque chose à nous dire une fois que nous aurons fait l’amour ? Est-ce que faire l’amour signifie la même chose pour tous les deux ? Est-ce que l’un d’entre nous le voit comme un coup d’un soir alors que l’autre espère une vraie relation ? Est-ce que je me sens en sécurité et respectée par cette personne ?
L’acte sexuel est souvent banalisé mais même dans le cadre d’une passade entre deux adultes consentants, il est important d’établir un certain niveau de confiance avec l’autre pour éviter les mauvaises surprises comme par exemple : un préservatif qui craque, une personne pas très discrète ou carrément manipulatrice.
J’ignore si 90 jours suffisent pour répondre à ces questions. Je ne pense même pas que des chiffres et des statistiques devraient régir les relations humaines. J’étais déjà réfractaire à l’idée que les femmes n’auraient pas le droit de coucher le premier soir sans être considérées comme des p***. Je suis encore plus réfractaire à cette idée aujourd’hui. Mais même si je tiens à ma liberté de pouvoir agir comme je le sens, j’ai compris que la vraie liberté c’est de me donner la possibilité de choisir l’homme qui entre dans ma vie et non de subir celui qui s’est retrouvé là parce que j’ai cédé à une pulsion. Attendre 90 jours ou plus m’offre cette possibilité.
C’est comme pour le shopping : j’attends et si j’ai toujours envie de m’acheter ce gadget dans 3 mois, alors c’est que ça en vaut vraiment la peine.
Belle perspective que tu apportes dans cet article!
En ma qualité d’enfant de Dieu, je souhaite apporter ceci: la Parole de Dieu prescrit l’engagement (le mariage) avant l’intimité sexuelle entre autres pour les raisons physiologiques que tu as citées: sens trompeurs, ocytocyne et attachement subjectif, pour ne citer que ça. Lorsque l’engagement est préalable (et guidé, tant que possible, avec les principes de la Parole de Dieu) a l’intimité sexuelle, les chances de réussite sont multipliées dans la mesure ou, comme tu le dis si bien, on a la tête sur les épaules pour se poser les bonnes questions et savoir pourquoi on s’engage, sans se laisser flouer par ses émotions. En réalité, ces émotions trouveront leur juste utilité dans le couple véritablement engagé, lorsque les difficultés de la vie viendront inévitablement le secouer.
Maintenant, il y a deux façons pour nous de le decouvrir:
– soit faire confiance a Dieu qui donne l’instruction sans tout le contenu explicatif… comme un parent qui attend juste que son enfant lui fasse confiance
– soit le découvrir par essai-erreur et blessures a l’appui (helas, je parle en connaissance de cause!). Mais ça a aussi l’avantage que nos enfants et notre sphère d’influence pourront apprendre de notre expérience!
J’espère que le Seigneur te guidera vers cette relation qu’il bénira!
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Merci pour tes souhaits à mon endroit. Si la science peut nous aider à concilier nos choix avec notre foi, alors tant mieux. Je suis contente que mon article puisse éclairer certains dans ce sens 😊
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