Il y a une chose qui surprend toujours les gens qui savent que je suis divorcée. C’est de savoir que j’ai l’intention de me remarier. Chaque fois qu’il m’arrive de le dire, j’ai droit à deux types de réactions venant de deux catégories de personnes bien distinctes. Il y a ceux pour qui c’est une évidence. Ce sont les optimistes, pour qui la vie ne s’arrête pas à nos échecs. Pour eux le divorce n’est pas la fin du monde et je ne devrais pas être inquiète parce que j’ai la vie devant moi et que je trouverai certainement la personne qu’il me faut. Discuter avec ce type de personnes est toujours rafraichissant. Les optimistes ont un don pour communiquer la confiance et l’espoir.
Puis il y a les autres. Ceux qui s’étonnent qu’une femme de 32 ans puisse envisager sérieusement de refaire sa vie après un divorce. Ceux qui interrogent mes motivations. Ceux qui énumèrent toutes les « bonnes » raisons de me condamner au célibat pour le restant de mes jours. Selon eux les hommes bien sont déjà tous pris et d’ailleurs je devrais me consacrer à mes enfants. Pourquoi prendre le risque de se remettre en couple ? En plus le mariage ce n’est qu’un bout de papier. Sans surprise les pessimistes sont déprimants. Pas tant parce qu’ils ont tort que parce que passer cinq minutes en leur compagnie suffit à vous donner envie d’aller chez FOKOU vous acheter une corde pour vous pendre.
S’il y a bien une chose dont je suis consciente en tant que femme divorcée et mère célibataire, c’est que tout, absolument tout, est contre moi. J’ai fait le tour. Des statistiques déprimantes aux préjugés sexistes. J’ai moi-même éprouvé les difficultés bien réelles de trouver un homme à la fois mentalement équilibré et émotionnellement disponible dans un environnement qui encourage les femmes à penser qu’il suffit de prendre un homme, n’importe lequel et de s’accrocher. Pourtant j’ai choisi l’optimisme envers et contre tout parce qu’il ne s’agit pas pour moi de révolutionner la culture locale. Il s’agit de mon désir très égoïste de vivre la vie que « je » souhaite vivre. J’ai choisi de croire avec toutes les fibres de mon être que s’il y a une chance, une seule, infime, infinitésimale, de dénicher l’aiguille dans la botte de foin, la perle rare… cette perle sera pour moi.
Dans son livre Thinking Fast and slow, Daniel Kaleman dit en substance : « si vous ne pouviez faire qu’un seul vœu pour votre enfant, envisagez sérieusement de lui souhaiter d’être un optimiste. » Les optimistes sont enjoués, résilients, ils ont moins de risques de souffrir de dépression, ils ont un système immunitaire plus solide et ils ont plus de chances de se remarier après un divorce. Ce sont nos chefs d’entreprise, nos leaders, nos créatifs. Les optimistes changent la face du monde. Ce sont ces gens un peu fous qui pensent qu’ils peuvent à eux seuls bouleverser la culture et bousculer le statuquo. Et ce n’est pas un hasard, car, pour reprendre les mots de Steve Jobs : « Les gens qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde sont ceux qui le font.»
Oui, il y a de la folie à être optimiste. Aux Etats Unis, les chances pour une start-up de survivre au-delà de 5 ans sont de 35%. Ce qui n’empêche pas de nombreux jeunes hommes et femmes de se lancer chaque année dans l’entreprenariat. Interrogés, ils sont d’ailleurs 81% à penser que leur business a toutes les chances de réussir. Inutile de préciser que la plupart d’entre eux sombrent dans les cinq années qui suivent dans ce que James Clear appelle « la vallée de la déception ».
Pourtant me voici, irréductible optimiste qui pense pouvoir se remarier. Pour moi l’équation est simple : si être optimiste ne me garantit pas de réussir, je sais avec certitude qu’être pessimiste me garantit d’échouer. On sait déjà tous, que ceux qui échouent sont bien plus nombreux que ceux qui réussissent. Pourtant ceux qui réussissent ont une chose en commun : leur foi inébranlable en l’avenir qui les poussent à mettre sur pied les actions qui les mèneront au succès.
L’amour et le mariage, aussi imprévisibles soient-ils, sont aussi des domaines où les petites actions du quotidien font la différence entre réussite et échec. Pour mettre toutes les chances de mon côté, j’ai entrepris ces dernières années un long processus d’introspection. J’ai lu tous les livres, écouté tous les coachs en amour et j’ai compris une chose fondamentale sur les relations amoureuses. Les relations durables reposent sur l’empathie et l’empathie, ça se cultive. On attribue souvent à la chance la rencontre avec son âme-sœur. On en oublierait presque que rencontrer l’âme sœur n’est que le début de l’aventure. Créer une relation durable et harmonieuse avec son âme sœur ne doit rien à la chance. Seuls les efforts consentis au quotidien par deux personnes qui croient en leur amour, peuvent venir à bout de la lente et inexorable érosion du sentiment amoureux. Seuls des optimistes abordent cette tâche avec l’espoir que le jeu en vaut la chandelle. Seuls les optimistes s’y préparent même durant leur célibat.
J’ai souvent entendu des femmes, jeunes et moins jeunes, dire cette phrase : « men are trash. » Je sais aujourd’hui à quel point internaliser ce discours peut nous faire du mal. Car comment envisager sereinement un avenir avec un homme, si on n’a pour les hommes que mépris et haine ? Au fond ce que traduit cette phrase c’est une frustration collective et un désir de se protéger des déceptions. Malheureusement rien ne protège contre la douleur de la morsure de la trahison, et certainement pas ce pessimisme. Le pessimisme n’immunise personne contre les regrets, il immunise contre l’espoir. C’est pourtant l’espoir que demain sera meilleur qu’aujourd’hui qui nous donne envie de nous lever le matin.
Réfléchissez-y une seconde. Sachant que l’espérance de vie au Cameroun est en moyenne de 60 ans, une femme qui décide à trente ans que « men are trash » se condamne à passer seule les trente prochaines années de sa vie. Pour punir qui ? Pas que je pense qu’être seule est un problème en soi. Je pense personnellement qu’une femme peut très bien être célibataire, heureuse et épanouie, comme je l’ai moi-même été ces 4 dernières années. A condition que ce célibat soit choisi et non subi. A condition aussi que ce célibat ce ne soit pas une fausse protection contre ses doutes sur sa capacité à rencontre la bonne personne ou un refuge face à la peur de s’ouvrir aux autres.
Alors c’est vrai, il ne suffit pas de le vouloir. Comme dirait Mike Tyson : « Tout le monde a un plan, jusqu’à ce qu’il se prenne un coup de poing dans la gueule. » Malgré tout et jusqu’à preuve du contraire, je me considèrerai toujours comme l’une des heureuses élues qui aura la chance de réaliser ses rêves, parce que bon… pourquoi pas moi ? Et pourquoi pas toi ?
Tu as bien raison. Rester optimiste tout en tirant déja satisfaction de la partie pleine du verre, c’est l’assurance de passer des jours heureux en attendant la réalisation de ton rêve. Je te souhaite de tout coeur qu’il se réalise!
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Thank you so much dear 😊
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